commission pour la libération de la croissance

[Ficare]

J'ai écouté hier Attali sur France Inter, et son discours allait beaucoup plus loin, était beaucoup plus intelligent, que ce que les messages transmis par les médias ne laissaient supposer.

http://www.liberationdelacroissance.fr/files/home.php

Le site permet de faire des suggestions et des propositions : si des Afediens aguéris sont partants...

Bon, il est clair que le rapport de la commission sera une chose, l'action politique qui en découlera en sera une autre... mais quel meilleur moment qu'un début de mandat pour le faire ?

[l'ancien]

Cette commission aboutira peut-être à de nouvelles lois et de nouvelles aides, mais elle ne changera pas la mentalité de ceux qui ont le pouvoir de faire la croissance, je veux dire des chefs d'entreprise. Seuls les chefs d'entreprise peuvent élargir la pyramide des âges des salariés aux moins de 30 ans et aux plus de 50 ans. Mais on ne va pas mettre en prison ceux qui ne le font pas ! On pourrait aussi parler de l'innovation. Seuls les chefs d'entreprise peuvent générer de l'innovation. Mais on ne va pas fouetter ceux qui n'en font pas assez !

Attali dit des choses intéressantes à la radio, à la télé, et son site est très bien, très clair. On y trouve quatre chapitres : Pouvoir d'achat, Compétitivité, Travail, Politiques. Dans chaque chapitre on trouve plusieurs rubriques : au total 35 rubriques. Mais je doute que les propositions faites par le citoyen lambda servent à quelque chose. Après en avoir lu quelques unes, je n'ai pas eu envie d'ajouter mon grain de sel.

[SecGen]

Je trouve également le site d'Attali très bien fait.
J'ai pris le temps de consulter une petite partie des commissions (maerci Ficare pour le lien  ) et c'est vrai que certaines interventions manquent cruellement de fond, de vision global, voire d'altruisme. Aurait-il pu en être autrement ? Bien évidemment que non, puisque c'est un site ouvert à tous, à toutes les opinions et à tous niveaux d'abstraction. Mais j'ai quand même lu des interventions intéressantes.

Je veux croire que ce site n'a pas uniquement été créé par pure démagogie. Franchement, qu'est-ce que cela apporterait ? Peut-être bien qu'Attali saura trier le bon grain de l'ivraie et détecter parmi les interventions des vraies propositions constructives...

Tout le monde se plaint de ne jamais être entendu... Et comme tout bon français qui se respecte, quand on nous donne la parole, on ne la prend pas car on se réfugie derrière la bonne vieille excuse "de toute façon, ça ne servira à rien".

Je ne me sens pas vraiment la carrure pour poster sur le site d'Attali, pour être suffisamment synthétique et pour présenter des arguments accrocheurs. Peut-être faudrait-il envisager un message commun ? Cela ne serait certes pas évident à organiser.... mais avec un peu de bonne volonté ... qui sait ?

Dans quelle rubrique serait-il pertinent de participer à votre avis ?

[Ficare]

On peut effectivement considérer que les chefs d'entreprises sont les mieux placés pour agir, mais ne font pas (assez) ce qu'il faudrait pour la "croissance". Encore faudrait-il être prudent et de pas ranger tout le monde dans le même panier : le chef de grande entreprise, le petit patron à son compte, jeune ou proche de la retraite, etc. Et s'entrendre sur le terme "croissance" (et sur le fait de la considérer comme une fin en soi...).

Les chefs d'entreprises font eux aussi partie d'un "système" (voire de plusieurs): quelle est leur marge de manoeuvre dans ces systèmes ? tout le monde n'a pas le courage de remettre les choses à leur juste place, et de tenir tête à des actionnaires (pas toujours identifiés) qui exigent des "retours sur investissements" rapides...Inutile donc de fouetter les chefs d'entreprises, c'est le système (en particulier financier) qu'il faut changer.

C'est peut-être un des intérêts de cette commission : une opportunité de "modifier le système".

[SecGen]

Je ne peux que confirmer à 100 % ce que vous mentionnez.

Je ne suis pas Chef d'Entreprise, mais je gère à des centaines de km de mon siège administratif (et donc de mon DG) un petit site de production dans lequel je parviens tant bien que mal à maintenir une ambiance et un mode de travail qui me semblent tendre vers un système proche de celui que Deming défendait. Mais cela au prix de quelles déconvenues, de quels agacements, de quels moments de démotivation totale... (aujourd'hui est un typique jour désespérant, et nous ne sommes que lundi... la semaine va être longue)
Le profit à court terme, le non respect total de l'être humain, l'absence flagrante de souci du Client sont des comportements contre lesquels je lutte au quotidien. Et plus le temps passe, plus je me dis que je me fatiguerai avant ma Direction....

J'essaie de bâtir un système sain en plein coeur d'un système pourri. Ca ressemble à la quadrature du cercle tout ça, une quête perdue d'avance puisque physiquement impossible de réaliser !

[l'ancien]

Attali continue de se montrer à la télévision. La dernière fois que je l'ai vu, il a dit en résumé: (1) pour augmenter le pouvoir d'achat, il faut relancer la croissance ; (2) pour relancer la croissance, il faut alléger les charges des entreprises ; (3) pour alléger les charges des entreprises, il faut réduire les avantages sociaux.

Attali est habile, mais ce qu'il dit est faux. En réduisant les avantages sociaux, on réduit à terme le pouvoir d'achat.

En réalité le gouvernement n'a pas le pouvoir de relancer la croissance. Ce pouvoir est aux mains des patrons. Ceux qui ont un bon management (il en existe) aident la croissance. Ceux qui ont un mauvais management (les plus nombreux) freinent la croissance. Le mauvais management tue l'innovation, tue la motivation et provoque des frais inutiles. Les effets du mauvais management se propagent dans toute la chaîne des fournisseurs et des sous-traitants.

Les salariés subissent le mauvais management comme une fatalité. Quand ils protestent, c'est généralement pour être mieux payés, pas pour que la direction change ses méthodes. La théorie du management ne les intéresse pas. Dommage.

[l'ancien]

Dans Le Point du 22/11 Jacques Attali ne dit pas exactement ce que j'avais entendu 15 jours plus tôt à la télévision. Ou alors j'avais mal compris. Il insiste cette fois sur la compétitivité.

« Le pouvoir d'achat augmente trop vite par rapport à notre compétitivité. Nous avons trop de pouvoir d'achat et pas assez de compétitivité. Je ne le répéterai jamais assez: la clé absolue, la liberté d'un pays, c'est sa compétitivité. »

Là, je suis totalement d'accord. Et ce n'est pas le boulot de Sarkozy.

Au travail, Laurence Parisot !

[jkw]

Et oui, mais justement, c'est là le problème c'est que Parisot compte bien sur Sarkozy pour faire avancer les entreprises: d'abord supprimer les 35 heures, puis le code du travail, puis les dernières lois qui pourraient encore envoyer des patrons voyous en prison....

Et comme ils ont l'air de bien s'entendre, ils doivent être d'accord sur ces approches !