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Auteur Fil de discussion: La voiture hybride  (Lu 3759 fois)
l'ancien
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« le: 27 Octobre 2007 à 18:12:13 »

La voiture hybride est une parfaite application du cycle de Deming "concevoir le produit - le réaliser - le mettre sur le marché - le tester en service". Ne pas confondre avec le cycle PDCA ordinaire, qui est une méthode de résolution de problèmes.

Dans l’industrie japonaise, le cycle de Deming remplace le système linéaire "Concevoir le produit - le réaliser - le mettre sur le marché" qui reste en vigueur dans toute l’industrie occidentale. En particulier, quand un modèle de voiture a du succès, on le fait durer le plus longtemps possible, jusqu’à ce que la chute des ventes provoque le lancement d’une nouvelle étude. Rien de tel dans l’industrie automobile japonaise.

Il y a longtemps que les constructeurs japonais pensent à une voiture qui consomme peu et pollue peu. Pour cela, Honda et Toyota ont mis sur le marché les premières voitures hybrides il y a une dizaine d’années. Les Français ont haussé les épaules : « Peuh, c’est nul ! » et les constructeurs européens ont continué à miser sur le diesel tout en étudiant des solutions futuristes, genre pile à combustible, dans les bureaux d’études. Eh bien vous avez perdu, messieurs les rieurs !

Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que dès l’apparition des premières voitures hybrides sur le marché, les constructeurs japonais ont systématiquement mis en oeuvre la phase "tester le produit en service". Et pendant que les constructeurs européens affichaient leur scepticisme, les constructeurs japonais ont amélioré la conception en faisant tourner le cycle de Deming - le vrai - et lancé de nouveaux modèles hybrides.

Heureusement, le ministre de l’Environnement nous annonce les premières voitures hybrides françaises pour fin 2009.
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jkw
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« Répondre #1 le: 29 Octobre 2007 à 20:29:51 »

Il est clair que les constructeurs automobiles n'appliquent pas le cycle de Deming...
y-a-t-il un seul des lecteurs de ce forum qui a déjà été contacté par un constructeur pour seulement discuter avec lui de ce qu'il pense de son véhicule ?
Voyez la source de progrès que cela pourrait représenter !!

Je prends souvent un exemple: dans la famille, nous sommes 3 adultes de grande taille (je mesure moi même 1,87 mètre, mon épouse et ma fille (1,75)...ma voiture actuelle, une C5 !! pourquoi donc les personnes de grande taille sont-elles obligées de monter en gamme si elle veulent tout simplement pouvoir s'assoir à l'arrière du véhicule sans avoir les genoux qui entrent dans le dossier du passager avant ? Pour rouler à 90 sur route et 130 sur autoroute même si je fais environ 40 000 km par an, un véhicule plus modeste me conviendrait parfaitement...vous en connaissez-un qui réponde à mon "cahier des charges" ??
Je pense même que c'est un phénomène voulu...pour obliger justement à monter en gamme ! Quel progrès que de nous vendre ce qui correspondait dans les années 60 à ce qu'on appelait des 2 + 2 !
Regardez donc l'espace que réservait à ses passgers arrière une Traction AV ou une DS 19, une Aronde ou ...etc...  quel progrès n'est-ce pas ?
Non, le cycle de deming n'est visiblement pas connu de nos constructeurs !!

En ce qui concerne les voitures moins polluantes, on en revient au fait que les problèmes environnementaux n'ont jamais été pris en compte en France, on a consacré beaucoup d'énergie à nier ces problèmes: "les écolos sont des soixantes huitards aux cheveux long qui n'ont qu'un seul but...empêcher nos usines de tourner."....!!! aujourd'hui, nos éoliennes sont fabriquées à l'étranger ainsi que les capteurs solaires, les pompes à chaleur...et pour construire des maisons à basse consomation d'énergie, nous n'avons personne pour mettre en oeuvre ces matériaux...
C'est aussi la raison pour laquelle ces nouvelles technologies coutent cher , on ne les mets pas en oeuvre à grande échelle ! Oui, être écolo aujourd'hui, c'est bon pour les riches...la Toyota hybride coûte aux environs de 30 000 euros ? non ?
Hélas, le grenelle de l'environnement risque de se tranformer dans ces conditions par de la poudre aux yeux, c'est avant tout dans nos têtes et dans celles de nos dirigeants qu'il faut que ça change !!
mais la priorité c'est de s'en prendre aux 35 heures, au code du travail et à quelques "avantages acquis" !!!!
Travailler plus pour gagner plus, OUI , en créant de nouvelles richesses, en construisant des éoliennes, des capteurs solaires, des pompes à chaleur, en développant IMMEDIATEMENT ce type de construction, en construisant des véhicules hybrides, des véhicules électriques....et les amnégaments qui vont avec: des bornes électriques pour recharger ces dites voitures....bref en inventant et en construisons le monde de demain !!! Bref en ayant un PROJET ambitieux pour la France....faire que tout le monde puisse se mettre à travailler dans un seul but...laisser à nos enfants et petits-enfants quelque chose d'acceptable...Le programme du MEDEF copié et mis en oeuvre par la droite actuelle est un programme du passé, sans ambition aucune, sans aucune vision du futur ! On va économiquement droit dans le mur !!

(Il y a encore des C- - S pour critiquer les éoliennes: elle ne sont pas dangereuses nos éoliennes... si nos successeurs découvrent d'autres formes dénergie, ils pourronts les démonter...que feront-ils des sarcophages radioctifs fissurés qu'il découvriront dans nos sous-sol Huh)
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m2as
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« Répondre #2 le: 31 Janvier 2008 à 23:18:37 »

j'ai travaillé 7 ans chez un équipementier automobile et je sais que les construteurs font des sondages régulièrement auprès des consommateurs. maintenant je n'avais que la partie siège et je ne sais pas si les questions étaient pertinentes pour l'ensemble du véhicule.

Quant à la politique des constructeurs elle est simple. Les indicateurs doivent être bons si on ne veut pas avoir les services centraux dans vos locaux à vous persécuter. Alors on s'applique à faire porter la patate chaude à plus faible que soit (fournisseur). On se cache derrière des calculs de capabilité de moyen qui sont absurdes. Et si le fournisseur n'arrive pas à justifier la capabilité de son process (ce qui est plus difficile quand le process est humain et non matériel), on considère qu'il ne le maitrise pas et on lui fait payer nos rebuts.
En bref on ne résoud pas les problèmes techniques sources de progrès mais on a de bons indicateurs.
Conclusion : 4 millions de déficite au milieu de l'année 2007.

oui le PDCA n'est pas une méthode utilisée dans le milieu automobile!

sndrn
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pierre
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« Répondre #3 le: 22 Novembre 2008 à 17:28:31 »

A propos des calculs de capabilité.

La capabilité a été inventée pour raccorder deux concepts très différents :
-   des objectifs de limite de tolérances ne prenant pas en compte l’aspect statistique des résultats obtenus à partir d’une production production en série. Leur domaine d’utilisation convient très bien à l’artisan qui ajuste le résultat par des retouches successives ;
-   des résultats de production en série qui obéissent à des lois statistiques et que l’on peut représenter sous la forme de graphiques de contrôle. On peut les caractériser par une moyenne et un écart-type. Les valeurs trouvées résultent d’un protocole de contrôle. Si le protocole change (ex. entre fournisseur et client), les résultats sont différents.

Si les résultats sont stables, on peut calculer des indicateurs de capabilité. Il existe plusieurs méthodes de calcul et les objectifs chiffrés peuvent varier d’une entreprise à l’autre.

Souvent, on demande des indices de 1,33, 1,66 voire 2.
En simplifiant, la valeur de 2 correspond à une dispersion de production deux fois inférieure à l’intervalle de tolérances.

On note que les limites de tolérances ne sont pas fixées de façon très scientifique. Par contre, les résultats de production peuvent être déterminées de façon rigoureuse (et scientifique).

Alors pourquoi, en production de série, ne pas supprimer les limites de tolérances (objectifs chiffrés) au profit de protocoles de contrôle statistique incluant des conditions d’échantillonnage, des graphiques de contrôle et des limites de décision ?

Cette situation existe déjà. Par exemple, il n’existe pas de tolérances sur le contenu des préemballages (sucre, café, alcool, etc.). Seul le contenu nominal est fixé. Par contre, un protocole de contrôle est défini par le législateur afin de vérifier que ce contenu moyen est respecté.

Pierre
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phpruvost@hotmail.fr pprocheforon
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« Répondre #4 le: 26 Novembre 2008 à 22:38:42 »

à propos des études auprès de la clientèle : je suis bien convaincu que nos constructeurs nationaux en réalisent.

Mais ce n'est pas tout d'avoir des données, encore faut-il vouloir s'en servir, et je pense que nous avons tendance, en France, à donner la priorité aux projets très techniques, très novateurs, très prestigieux.

Cela pourrait expliquer qu'on ait délaissé la voiture hybride pour la voiture à pile à combustible. Dans le même ordre d'idées, nous avons donné la priorité au TGV, en laissant se détériorer les voies locales (contrairement à des pays comme la Suisse qui a opté pour des trains pendulaires et un réseau ferré local très dense), ou encore la priorité donnée aux centrales nucléaires (l'Allemagne ayant développé une politique publique volontariste vers le solaire).

L'interprétation des données (voire même la nature même des données que l'on cherche à collecter) serait alors soumise à la vision politique et au rêves de prestige des dirigeants.
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« Répondre #5 le: 27 Novembre 2008 à 12:08:30 »

Beaucoup d'idées intéressantes sur ce fil.

Bien sûr que les constructeurs français font des sondages auprès des consommateurs, bien sûr qu'ils maîtrisent les processus de fabrication, bien sûr qu'ils ont des projets techniques très ambitieux... mais ils n'ont rien compris à l'esprit du management japonais. La cause de leur éternel retard est dans la tête de leurs directeurs et de leurs ingénieurs. Carlos Ghosn le premier, malgré un long séjour au Japon, n'a rien compris !

Au Japon, le Cycle de Deming (qui n'est pas le cycle PDCA mais le cycle d'amélioration permanente de la conception du produit - voir HdC chapitre 7: La qualité et le consommateur) fait l'objet depuis cinquante ans de dizaines de milliers d'heures de formation par an pour les ingénieurs et cadres. C'est le secret de la réussite de leurs plus beaux produits, j'en fus témoin. En France: rien du tout. Parfois quelques idées générales, vite oubliées, sont données au cours d'un mastère qualité. Comment voulez-vous que les directeurs et les ingénieurs français changent leur façon de penser? Il faudrait un programme de formation massif avec des professeurs compétents.
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