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Auteur Fil de discussion: Sur le mérite  (Lu 1959 fois)
l'ancien
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« le: 08 Octobre 2007 à 23:17:45 »

Et si nous parlions un peu du mérite ?

Deming n'emploie ce mot que dans l'expression "Merit Rating", qui signifie "notation de la valeur". Car vous pouvez regarder un dictionnaire d'anglais : "Merit" est un faux ami.

"Il faut que le mérite soit récompensé" est l'une  des phrases favorites du Président Sarkozy. Je serais curieux de savoir ce que ce mot signifie pour lui, et quelles sont ses recommandations pour détecter une personne méritante.

J'ai ma petite idée.

1) On est méritant quand on a des dents qui rayent le plancher

2) On est méritant quand on fait du chiffre

3) On est méritant quand on admire le Chef éperdument

Avez-vous d'autres idées ?
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chanel
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« Répondre #1 le: 09 Octobre 2007 à 09:57:11 »

autres critères possibles (dans l'esprit du proposant):
Parce qu'on ne prête du mérite qu'à ceux qui sont déjà méritant:
1/ avoir obtenu une "médaille du mérite". (Il y en a pas mal en France "Médaille du mérite agricole", "médaille du travail", "médaille du mérite au combat"... et à l'étranger CF http://www.vendee.pref.gouv.fr/intpref85/Consultation/demarches/medaille.Asp
2/ avoir obtenu un diplôme (peut importe que ce soit il y a un jour ou bien il y a 40 ans, que ce soit un "diplôme d'ingénieur reconnu par la Commission nationale des titres d'ingénieur ou tout diplôme bidon attribué moyennant finance par un jury fantôme)
Plus sérieusement, cette notion de mérite pose le problème de l'évaluation des individus. Il n'y a aucun résultat opérationnel (chiffre d'affaire, niveau scolaire ou autres) qui ne soit le résultat de l'action d'un seul individu. La quantitification de la contributiion des différents acteurs impliqués est généralement impossible à démêler. Même Mr Peter Drucker en a convenu. De plus, toute quantification du mérite individuel a un impact psychologiquie sur l'individu ainsi calibré, mais aussi sur ses collègues et ceux qui le calibrent. C'est une autoroute pour le renforcement de la motivation extrinsèque des individus, dont W. Edwards Deming a dénoncé la perversité à moyen ou long terme.
Reste à poser la question anodine qui pourrait nous épargner ce genre de contestation: pourquoi promouvoir et développer une notation du mérite? Quels sont les enjeux d'une telle pratique, pour qui?
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christophe.maudet
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« Répondre #2 le: 10 Octobre 2007 à 11:36:43 »

Finalement y aura t'il récompense de possible méritants avec des critères non objectifs ou mise en avant des non méritants et donc management destructifs.
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« Répondre #3 le: 10 Octobre 2007 à 12:00:05 »

Christophe,

Le mérite, ça veut rien dire, sauf aux gens qui rêvent d'avoir une médaille, soit parce qu'ils sont restés de grands enfants, soit parce qu'ils veulent s'en servir pour réaliser leurs ambitions. Personne n'est dupe, ni parmi les dirigeants politiques, ni parmi les journalistes.

Le mot a été lancé, je me souviens, dans les années 80, quand les Français commençaient à s'intéresser au management. L'expression "Salaire au Mérite" s'est imposée comme la traduction de "Merit Rating". Traduction doublement fausse, puisque Merit<=>Valeur et Rating<=>Notation.

La valeur, au contraire, ça veut dire quelque chose, mais seulement par rapport à un objectif. Par exemple le charcutier qui est au bout de ma rue, il a beaucoup de valeur quand il vend du jambon de Parme mais aucune valeur quand il imite Pavarotti.
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christophe.maudet
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« Répondre #4 le: 10 Octobre 2007 à 12:16:36 »

Nous sommes bien d'accord, le pompom ce sera l'effet sur les non méritants sanctionnés qui vont être mis au placard et les soit disant méritant qui de toutes façons ne se trouveront pas assez récompensé, donc catastrophique sur toute la ligne.

D'accord aussi sur la notion de valeur du charcutier, au fait es tu prêt à payer plus pour ce super jambon ou n'est ce pas ce qui est attendu dans le prix d'achat, la qualité.
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« Répondre #5 le: 10 Octobre 2007 à 12:38:55 »

Christophe,

Si j'accepte de payer un peu plus cher, c'est parce que j'ai testé moi-même la qualité de son jambon de Parme.

(Ne jamais faire confiance aux pubs de jambon XYZ à la télé)
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« Répondre #6 le: 13 Octobre 2007 à 12:18:01 »

Bon on est parti dans un bonne discussion dialectique.
Merit et Control même combat, ils ne se traduisent pas par Mérite et Contrôle.
Pour revenir aux basiques, mon point de vue c'est qu'en entreprise la plus grosse partie des gens sont "méritants" puisqu'on leur distribue un salaire en contrepartie du travail qu'ils fournissent. Reste toujours le même problème qui fait réagir de nombreuses personnes lorsqu'on apporte ce point dans les présentations sur Deming. "Mais comment faites vous pour augmenter et sur quels critères jugez vous vos collaborateurs?" La direction et l'encadrement doivent avoir le courage d'affronter les brebis galeuses ou les gens qui ne sont pas à leur place voire qui n'ont pas reçu la formation adéquate par rapport à leurs fonctions. Mettre en place un processus qui maltraite la majorité alors que la cible est un faible nombre...On en revient toujours à l'expérience des billes rouges. Qui est responsable du système? Là où ça se corse de mon point de vue c'est parce qu'il y a trop de turn-over chez les dirigeants mais aussi une méconnaissance de ce que font les gens dans leurs système de ces mêmes dirigeants. D'où l'emploi de pis-aller comme le salaire au mérite qui peut leurrer un temps mais jamais à long terme.

PS: oui je suis prêt à payer plus cher si je pense que le commerçant m'apporte un produit de "qualité". C'est ce que nous faisons avec ma femme tous les samedis au marché de Chartres en allant toujours chez les producteurs Bio..qui d'ailleurs ne sont pas obligatoirement plus cher. Je suis persuadé que l'impact sur notre santé et l'environnement valent ce prix. D'aucun peuvent me rétorquer que je suis un nanti privilégié..et ils auront raison mais la responsabilité des nantis est dans l'exemplarité!
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Thierry
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« Répondre #7 le: 03 Janvier 2008 à 10:42:13 »

COMPLICTE dans le mérite:

(Attention dans propos, je pense analyse de cas)

Propos de l’ANCIEN. Le mérite est partout, je traduis ma pensée : se sont des « touches pipi » pour monter en grade. Quoi de plus existant pour un manager de cette reconnaissance d’un salarié : « qu’il est très bon mon chef des choix qu’il fait pour me mesurer » et que ce dernier manager se fait du bien de cette toute puissance, par la reconnaissance de ses supérieurs. 

Propos de CHANEL. Le mérite ou l’évaluation par le biais d’une grille d’évaluation professionnelle.  Autre cas de « touche pipi », avec la complicité du patronat et les IRP (syndicat CE …) au travers de la convention collective, (extrapolation : Je suis du coef x avec une compétence x min ou max et je construit ma grille d’évaluation moi patron avec l’accord de l’IRP) Affolant non, vous ne trouvez pas ??

Le mérite est partout avec la COMPLICITE de tous.
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« Répondre #8 le: 04 Janvier 2008 à 13:49:37 »

D'accord avec Thierry.

Ce matin, un article sur AgoraVox tombe à pic:

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33852
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