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Auteur Fil de discussion: Les nuls aux manettes  (Lu 1099 fois)
l'ancien
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« le: 25 Septembre 2010 à 14:10:35 »

Un petit livre vient de sortir: "L'art de démotiver ses collaborateurs et de saborder son entreprise" (François Bocquet, éd. Performances).
Une étude montre que les 3/4 des salariés interrogés attendent de l'autorité qu'elle soit fondée sur un savoir et des compétences, alors que ce n'est le cas que chez un chef sur sept. La moitié des salariés estiment que leur chef ne les écoute pas. Les 3/4 ne perçoivent aucune éthique personnelle chez leur chef.
Source: Le Monde Magazine 25/09/2010 p.10
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« Répondre #1 le: 28 Septembre 2010 à 16:46:04 »

Décidément, une révolte gronde contre le management. Après Emmanuel Todd qui dénonce le capitalisme français comme étant non seulement immoral mais désastreux pour l'économie, après François Bocquet qui dénonce l'incompétence et l'arrogance des chefs, Voici Yves Michaud qui s'attaque aux pratiques de management sur son blog. http://traverses.blogs.liberation.fr/yves_michaud/2010/09/management-attention-danger-.html Le titre: "Stresser l'employé, niquer le client, baiser le concurrent - attention, management! danger!". La conclusion: "Le capitalisme français est pourri".

Jamais les propositions de Deming pour transformer le management n'ont autant été d'actualité. A la différence de soi-disant experts qui proposent des solutions rapides mais illusoires, Deming va au coeur du problème. "On n'installe pas un nouveau management dans une entreprise aussi facilement qu'une nouvelle moquette dans le bureau du directeur" dit-il. Il dit aussi: "les business schools feraient bien d'enseigner à leurs étudiants le management de demain plutôt que le management d'avant-hier".

Dans ce mouvement général de protestation, il est regrettable que les membres de l'AFED ne soient pas plus actifs.

Yves Michaud ne s'intéresse pas spécialement au management. Il est professeur agrégé de philosophie. Mais ce qu'il écrit sonne terriblement juste.
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« Répondre #2 le: 30 Septembre 2010 à 14:12:55 »

Si vous voulez bien, je nommerai le management qui prévaut en France actuellement: HEC-management. De même qu'il est impossible de moraliser le capitalisme parce que le capitalisme est foncièrement immoral, il est impossible de mettre de la qualité dans le HEC-management parce que le HEC-management est foncièrement anti-qualité.
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« Répondre #3 le: 02 Octobre 2010 à 12:09:59 »

J'aimerais savoir ce que mes amis de l'Association pensent de mes propos dans cette rubrique.

Soit ils sont d'accord, mais ils n'ont pas le courage de s'exprimer parce qu'ils sont cadres supérieurs, directeurs ou consultants...

Soit ils ne sont pas d'accord, peut-être même horrifiés, parce qu'ils croient que Deming est l'apôtre de la qualité et qu'il suffit de mettre un peu de qualité dans le capitalisme pour en faire une chose parfaitement vivable. Mettre des aumôniers dans les maisons closes en quelque sorte.
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« Répondre #4 le: 02 Octobre 2010 à 14:26:30 »

Ne nous décourageaons pas, même si la période est plutôt déprimante. Le capitalisme n'est ni moral ni immoral (voir Comte-Sponville); il est plutôt étranger à toute morale, ce que je ne confondrais pas avec le fait, indéniable, qu'il crée des situations propices à l'immoralité des acteurs économiques (mais la guerre aussi, le mariage arrangé aussi, etc). De toute manière, il faudra bien que le capitalisme trouve des aménagements inédits qui lui permettent de perdurer, car pour le moment il n'y existe aucune alternative. On ne peut compter que sur le propre intérêt de ses premiers bénéficiaires pour que cela se produise, et sûrement pas sur l'appel à la morale. Le pessimisme de l' "ancien" est un légitime cri de colère et l'expression d'une lucidité préférable aux niaiseries ordinaires.
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« Répondre #5 le: 24 Novembre 2010 à 13:23:42 »

Avé l'Ancien,
Excuse-moi pour mon retard à réagir à ton fil! D'autant qu'en tant que dirigeant moi-même je ne peux laisser passer la salve sans réagir et abonder dans ton sens...avec une modulation sur la cible. A mon avis le cas des patrons salariés et celui des propriétaires sont à traiter séparément.
Pour autant que je te suis sur le cas des dirigeants salariés qui auraient tout à apprendre de Deming mais qui dans leur grande majorité se contentent de l'auréole de leur diplôme et se cooptent à la tête des grandes entreprises, je suis plus nuancé sur ces patrons propriétaires qui pour une grande partie donneraient leur vie et leur ressources pour la survie de l'entreprise et des hommes qu'elles hébergent. Ces hommes et ces femmes là ont, en général, une moralité exemplaire. Ce qui leur manque c'est le catalyseur qui les pousserait à se former à l'école de Deming. Ils sont tellement dispersés et surchargés par leur quotidien qu'ils nous sont difficiles à démarcher et à identifier.
Arrêtons de parler des patrons au sens large. Dans le discours populaire le patron et l'entreprise sont ces grandes boîtes qui font de plus en plus à l'image de nos politiques, les premières pages de la presse people alors que la majorité d'entre eux sont en fait des individus dont souvent le salaire n'est pas plus élevé que celui d'un technicien dans une de ces multinationales citées précédemment.
Quand au management intermédiaire, la foultitude des sous-officiers de l'entreprise, faut-il les blâmer alors qu'ils ne sont que les composants du système? D'être lâches pour se protéger à court terme en appliquant aveuglément (ou pas) les consignes que le système leur donne? Il est vrai qu'ils sont aussi la cible de ce terme générique "management" mais ne faut-il pas encore et toujours revenir aux dirigeants en premier? Sont-ce ceux-là qui sont ta cible?
Autant s'exciter sur les billes rouges!!
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« Répondre #6 le: 24 Novembre 2010 à 14:49:57 »

Cher Philippe,

J'ai toujours un mouvement de recul quand je lis "les patrons", "les fonctionnaires", "les arabes" etc. Globaliser, c'est stupide et dangereux. Ce n'est pas parce que des fonctionnaires sont planqués à ne rien faire qu'il faut dénoncer tous les fonctionnaires, ou parce que des patrons sont des escrocs qu'il faut dénoncer tous les patrons.

Pour parler correctement du monde de l'entreprise, il faut bien le connaître. Je crains que ce ne soit pas le cas du philosophe Yves Michaud. Un autre philosophe, Jean Douchement, connaît un peu mieux l'entreprise, pour des raisons personnelles. Je lui ai fait connaître Deming. Il vient d'écrire un article remarquable dans lequel il analyse la doctrine de Deming, présentée par lui comme un retour à la raison. Alors que, selon lui, un "renversement pernicieux" a été fait depuis un demi siècle, qui place l'Argent comme une fin en soi, Deming demande un "renversement du renversement".

http://www.fr-deming.org/afed-F31.pdf
« Dernière édition: 24 Novembre 2010 à 14:54:39 par l'ancien » Journalisée
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