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l'ancien
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« le: 14 Septembre 2009 à 16:49:12 » |
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Les suicides en série à France-Telecom ont fait réagir enfin le gouvernement, son actionnaire majoritaire. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a convoqué le PDG, Didier Lombard, pour parler du management de l'entreprise.
France-Telecom soumet son personnel au "management par objectifs" dans sa forme la plus dure, qui conduit au "management par la peur". Ce n'est pas avec des psychologues chargés de soigner le stress des salariés qu'on règlera la problème, c'est en supprimant cette méthode de management homicide, en commençant par révoquer le PDG.
Faire du MBO en traitant le stress, c'est comme diffuser des gaz asphyxiants en distribuant des masques à gaz.
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chanel
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« Répondre #1 le: 15 Septembre 2009 à 10:56:13 » |
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Bonjour,
Tout à fait d'accord pour condamner le MBO (avec objectifs chiffrés) comme la racine du mal. En se focalisant sur les résultats quantifiés à atteindre, le manager France-Télécom (et d'ailleurs) est poussé à ignorer les hommes qu'il dirige.
Je connais un ingénieur chez France-Télécom, bien vu par son responsable. Il travaille intensément 12 heures par jour. Il doit de plus être disponible à des heures indues pour des réunions téléphoniques à l'heure où travaillent les sous-traitants indiens. Il n'a pas quarante ans. Combien de temps va-t-il tenir ce rythme dont pâtit sa jeune famille? Comment va-t-il réagir quand sa carrière arrivera bientôt à son asymtote voire à son déclin, alors qu'il n'aura pas été en capacité de développer une vie sociale équilibrée?
Dans les entreprises comme France-Télécom, le bon directeur c'est celui qui arrive, généralement sans rien connaître au secteur dont il prend la direction. Il commence par prendre très rapidement connaissance de son nouveau pré carré, de préférence avec l'aide de consultants extérieurs. Ceux-ci vont non seulement le rassurer sur la pertinence des changements brutaux qu'il veut instaurer mais ils vont lui apporter le cosmétique qui va enrober la chose d'un papier de soie. Avec sa réorganisation, le nouveau directeur va frapper les esprits, il va les occuper à se réorganiser en sorte que nulle contestation ne soit possible. Dans le branle-bas quelques malins se faufilent vers les nouveaux postes de managers. Ils sont d'ailleurs promu davantage en fonction de leur allégeance au nouveau directeur qu'à cause de leurs compétences. Il est dangereux qu'ils connaissent le travail de leurs collaborateurs car ils pourraient se faire l'avocat de leurs suggestions et de leurs attentes.
Actuellement le grand jeu consiste en même temps à transférer l'activité , le coeur du métier de la plupart des salariés, à des sous-traitants lointains qui sont payés 3 à 5 fois moins chers. Ainsi les objectifs chiffrés attendus seront atteints et même dépassés. (L'accroissement de rentabilité attendue est supérieure à celle que peut permettre l'innovation et le progrès continu par les équipes en place). Les chefs de projets métier sont transformés en acheteurs de prestation. Les techniciens n'ont plus aucune opportunité d'exercer et de progresser dans leur technique. Ils sont condamnés à accepter les miettes d'activité qui restent et ne nécessitent généralement aucune qualification particulière. Les plus jeunes vont chercher fortune ailleurs. Les plus anciens ont-ils les mêmes opportunités de rebondir ailleurs? Ils sont condamnés à rester dans l'entreprise. Ils mesurent tout le mépris dont ils sont ainsi l'objet, sans possibilité du moindre dialogue. Leurs compétences acquises au fil des ans sont ignorées; elles sont devenues inutiles. D'acteurs ils sont devenus des pions sans intérêt pour l'entreprise. Il leur est difficile de mettre le mouchoir sur des décennies d'investissement personnel. Ils peinent à prendre de la distance, alors que les managers ont tendance à les culpabiliser, ou pire à les ignorer. Dans ce contexte pathogène, est-il étonnant que beaucoup dépriment, consultent psychologues et psychiâtres, avec une grande consommation d'antidépresseurs ou d'anxyolitiques? Est-il étonnant que certains commettent des gestes irréversibles?
Tels sont les mécanismes à l'oeuvre dans les entreprises comme France Télécom. Ainsi des "objectifs chiffrés ambitieux" détruisent-ils non seulement l'emploi mais les employés eux-mêmes jusqu'au point que ceux-ci achèvent de se détruire eux-mêmes.
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Ficare
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« Répondre #2 le: 15 Septembre 2009 à 19:19:34 » |
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Comme d'habitude, les médias montent en épingle un chiffre sorti de son contexte (peut-être le sujet grippe A est-il en train de s'épuiser ?). Il est difficile de trouver des chiffres récents et précis, cependant, j'ai trouvé quelques données concernant la France (taux de suicide de 1950 à 2005). http://www.who.int/mental_health/media/fran.pdfUn tracé du graphique de contrôle (avec Movira) montre que le taux de suicide chez France Telecom est à peu près identique au taux en France (il y a environ 100000 salariés chez FT). Le malaise et les drames qui en découlent ne sauraient être limités à France Telecom. |
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l'ancien
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« Répondre #3 le: 15 Septembre 2009 à 23:37:29 » |
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@ Ficare
Ce n'est pas le taux de suicide chez les salariés de FT qui justifie l'émotion des médias. Si c'était le cas ils auraient tort, puisque tu fais remarquer qu'il est proche du taux de suicide dans la population française. Ce qui justifie l'émotion des médias, c'est le taux de suicide au travail chez les salariés de FT. Il faudrait le comparer au taux de suicide au travail dans la population française, que je ne connais pas.
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l'ancien
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« Répondre #5 le: 16 Septembre 2009 à 15:09:46 » |
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Avec l'agitation actuelle autour du management des entreprises (un film vient encore de sortir sur la question, et toutes les télés en parlent), je m'étonne que Deming ne soit pas sous les feux de l'actualité.
Un chapitre de "Hors de la crise" est explicite pourtant: "les maladies mortelles". C'est le cas de le dire ! Ce livre publié en 1983 par le Massachusetts Institute of Technology (excusez du peu) donne le remède. Il faut le lire !
Je m'adresse à tous ceux qui visitent ce site : inscrivez-vous, et bougez !
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l'ancien
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« Répondre #6 le: 02 Octobre 2009 à 03:46:10 » |
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Nouveau suicide à France Telecom le 30 septembre. Madame Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, a convoqué le PDG, Didier Lombard. On aurait pu croire - ou au moins espérer - que c'était pour le réprimander, lui donner l'ordre de changer de méthodes de management. Pas du tout. La presse nous apprend que « Madame Lagarde a assuré Monsieur Lombard de son soutien total ».
Il faut croire par conséquent que le Gouvernement et le chef de l'Etat approuvent ces méthodes mortifères.
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Ficare
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« Répondre #7 le: 02 Octobre 2009 à 07:22:33 » |
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Le problème est que les dirigeants politiques et des grandes entreprises n'imaginent peut-être même pas qu'il puisse exister d'autres manières de manager, enseignées par les grandes écoles et formations (HEC, MBA) que le management par objectif.
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l'ancien
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« Répondre #8 le: 02 Octobre 2009 à 11:01:10 » |
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Les dirigeants français savent lire, et le management de Toyota n'est pas un secret pour eux. Non, ce sont de dangereux idéologues. Tout est bon pour les enrichir, eux et leurs copains, au mépris des droits du petit peuple !
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l'ancien
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« Répondre #9 le: 14 Octobre 2009 à 12:09:20 » |
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Encore un suicide au travail cette semaine. Cette fois c'est chez Renault. Quand les salariés se révolteront-ils contre le MBO, cette méthode de management aussi inhumaine qu'inefficace?
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l'ancien
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« Répondre #10 le: 17 Octobre 2009 à 19:35:45 » |
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Et ce n'est pas fini. A peine mon dernier commentaire était-il envoyé au forum qu'un ingénieur de France Télécom se suicidait à Lannion. Quelle sont les réactions officielles ?
1) Didier Lombard a versé des larmes de crocodile en disant qu'il reste à son poste parce qu'on ne change pas le capitaine en pleine tempête (tu parles d'un capitaine !)
2) Roselyne Bachelot (de quoi se mêle-t-elle ?) a déclaré: « les entreprises répondent à la pression incroyable des consommateurs ». Vous avez bien lu: les coupables, ce ne sont pas les dirigeants de France-Télécom, c'est nous, les consommateurs ! Nous sommes tous des assassins ! Ignoble.
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Journalisée
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