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Auteur Fil de discussion: L'évaluation en question  (Lu 796 fois)
chanel
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« le: 15 Février 2010 à 14:40:31 »

Lu dans le Point paru ce jeudi, le texte ci-après est extrait de la chronique hebdomadaire de Bernard-Henri Lévy, dont je ne partage pas toujours les approches et les analyses. En l'occurrence, je ne suis nullement certain que Lacan ait été le premier à dénoncer les effets pervers de l'évaluation quantitative des hommes au travail. Ce que je sais c'est que Deming nous a alerté sur ce phénomène délétère dès les années 1950-1960. Comment pouvons-nous valoriser les arguments apportés ici par notre nouvel allié connu comme BHL?

Plus important, le 12e Forum des psys qui se tenait dimanche à la Mutualité, que Jacques-Alain Miller m'avait demandé de présider et qui s'intitulait « Evaluer tue ». Pourquoi est-ce qu'évaluer tue ? Pourquoi cette manie de tout évaluer, en particulier dans l'entreprise, a-t-elle des conséquences mortifères, comme on l'a vu, par exemple, au moment de ces suicides en série de France Télécom auxquels j'avais, le 15 octobre 2009, consacré un entier bloc-notes ? Pour deux raisons, au moins. Qui dit évaluer dit comparer et comparer c'est déclencher, au sein même de l'entreprise, une rivalité mimétique généralisée, une guerre de tous contre tous, une joute, qui auront, entre autres effets, celui de briser les solidarités qui, jadis, tissaient le lien social et faisaient que, quand un ouvrier flanchait, quand un terrassier de « L'Assommoir » n'allait pas bien et n'était pas en état de monter, d'autres le remplaçaient et lui permettaient de souffler. Et puis qui dit évaluer dit chiffrer et qui dit chiffrer dit, par définition, réduire un humain à sa part quantifiable, éliminer de lui tout ce qui est désir, libido, caprice, lapsus, accidents de l'inconscient ou de l'âme, bref, vie - et c'est donc, qu'on le veuille ou non, le transformer quasi mécaniquement en non-vivant, en zéro, en déchet et, à terme, selon la plus ou moins grande résistance de chacun, le pousser peut-être au suicide. Le capitalisme moderne a eu son époque Taylor. Il a eu son moment Bentham, l'inventeur du fameux Panoptique et de son système de surveillance permanente et généralisée. Eh bien peut-être entre-t-il dans l'âge de ces TCC - thérapies cognitives et comportementales - dont il revient aux analystes lacaniens de l'Ecole de la cause freudienne d'avoir, presque seuls, et de longue date, dénoncé les inévitables méfaits. Nous y voilà.

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