l'ancien
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« le: 30 Décembre 2007 à 15:57:31 » |
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Voici ce que j'ai entendu le 22 décembre à 19H aux informations régionales de FR3 Rhône-Alpes.
En octobre dernier, un chauffeur de taxi lyonnais a reçu d'un médecin marseillais un appel téléphonique lui demandant de transporter, de toute urgence, un médicament de Lyon à Marseille. Ce produit, préparé par un laboratoire, était destiné à soigner un enfant gravement malade à l'hôpital de la Timone. Le taxi est parti aussitôt, précédé par deux motos de la Gendarmerie. Le médicament était livré trois heures plus tard. Bravo !
Cinq semaines plus tard, le chauffeur de taxi recevait une lettre de l'hôpital de la Timone. L'Administration refusait de payer la facture, sous prétexte que la prestation n'avait pas fait l'objet d'un appel d'offres, comme l'exige le réglement. Il est venu exposer son cas à la télévision, et il en est là.
Ce cas, ridicule et odieux, montre à quel point la mentalité comptable peut devenir inhumaine et anti-économique. Deming l'avait déjà dénoncée en présentant le cas d'une jeune femme de Chicago, cadre supérieur, obligée d'allonger son voyage de huit heures épuisantes pour assister à un comité de direction à New-York, parce qu'un vol direct aurait coûté à la société cent dollars de plus.
Les partisans de la médecine libérale trouveront là un nouvel argument pour dénoncer les faiblesses de notre système hospitalier. Mais il ne faut pas se tromper de cible. De telles aberrations existent aussi dans le privé. Le problème, c'est la mentalité des managers qui ont les yeux rivés sur Excel, sur des colonnes de chiffres. Malheureusement cette mentalité est de plus en plus répandue, surtout dans le privé. "How could they know?" disait Deming dans ses séminaires.
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