selon Capital n°227:(p103)
 Le système d'évaluation de General Electric est contesté en justice:

" Evènement inédit devant le tribunal de grande instance de Versailles, le 1er juillet dernier: les syndicats d'une filiale du conglomérat américain General Electric sont venus réclamer l'annulation du système de notation des salariés. Adhésion aux valeurs de l'entreprise, ouverture sur l'extérieur, clairvoyance, capacité à fédérer... Les nouveaux critères adoptés, uniquement qualitatifs, ne permettraient pas une évaluation objective de chacun selon ses performances.
Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer. Le verdict est attendu pour cet automne".

affaire à suivre......

Il faudrait un mouvement général de révolte contre les objectifs chiffrés arbitraires et les notations individuelles. Que font les syndicats ?

les syndicats sont comme tout le monde: le produit de l'éducation nationale qui nous conforme dès notre plus jeune âge à être noté et à trouver ça normal.
Le rejet de la notation revient à déprogrammer une bonne partie de notre acquis et c'est un de nos soucis empêchant la meilleure compréhension de l'enseignement de Deming.
Non seulement il n'est pas du "bon sens" comme trop de gens veulent le croire mais en plus il va à l'encontre de notre apprentissage.

Philippe
Dans la vieille tradition de l'industrie européenne, mécanique, métallurgie, mines, etc. les salariés n'étaient pas notés. Les enfants à l'école, oui, mais pas les salariés. Ce sont des consultants américains dans le sillage de Peter Drucker (ne pas confondre avec Michel Drucker) qui ont importé en Europe cette pratique détestable. Je pense donc que les salariés français ont aujourd'hui toutes les raisons de se révolter contre ce système. Les patrons les traitent comme des enfants !
Je crois que les maîtres de forges, avec tout leur paternalisme, étaient plus proches de Deming que les patrons du CAC 40.

je partage le commentaire sur les maîtres de forge !!!
comme quoi le management marche à reculons .......

Lu dans "www.miroirsocial'.com":
Le TGI de Versailles valide le système d'évaluation de General Electric Medical System
La décision du 28 octobre 2010 était attendue de près par de nombreux syndicats de grandes entreprises. Le juge a considéré que le système d'évaluation de GEMS n'était pas générateur de stress. Pour les deux syndicats qui ont porté l'affaire en justice, FO et la CGT, épaulés du CHSCT, c'est la déception.

Dans le manuel distribué aux managers chargés d'évaluer leurs équipes, des tableaux détaillent « pourquoi les valeurs sont si importantes [chez GE] ». On y apprend comment évaluer la curiosité, la passion, l'énergie ou encore l'ouverture d'esprit.

L'évaluation du comportement marque un point en justice
La prochaine bataille de l'Employee management system, nom de la grille d'évaluation chez GEMS, se jouera donc devant la Cour d'appel de Versailles."

Surveillons donc la décision de la cour d'appel. Est-elle déjà tombée?

Un procès en appel prend habituellement plus de six mois avant que le jugement soit prononcé. Il faudra donc attendre au moins jusqu'en avril. Je crains que le premier jugement, donnant raison à General Electric, soit confirmé. Ce serait grave, parce que la méthode de management par objectifs chiffrés, déjà bien implantée en France, s'en trouverait renforcée.

General Electric est le champion du management par objectifs chiffrés, que Deming qualifie de "management par la peur". L'ancien PDG, Jack Welsh, idole des patrons américains, se flattait de mettre à la porte 10% de son personnel chaque année avec ce système. Cette pratique n'est pas sans rappeler celle des bandes armées pendant la guerre de trente ans, au XVIIe siècle. Après le combat, 10% des soldats étaient pendus, pour donner aux autres plus de courage... On "décimait" la troupe. L'expression est restée.

Il faudrait que les médias se mobilisent pour expliquer au public que ce type de management est non seulement inhumain mais aussi contre-productif. Mais comment les journalistes le sauraient-ils ? Les cadres, notamment ceux de la fonction qualité - la plupart connaissent la théorie de Deming - se gardent bien d'en parler. Ils ont trop peur d'être sanctionnés par la direction de leur entreprise !

Je continue.

Lundi soir sur la chaîne parlementaire (LCP) j'ai vu un très bon reportage sur la souffrance au travail. Il commence par cette phrase: « ce sont les méthodes de management qui rendent malade. »

Le dire, c'est bien. Montrer des témoignages, c'est bien. Mais ceux qui font le procès des méthodes de travail ne les analysent pas, ne proposent pas d'alternatives. Journalistes, sociologues, syndicalistes, ils ne font que se lamenter. Que ne lisent-ils Deming, bon sang !

Vous qui avez lu Deming, mobilisez-vous, adhérez à l'AFED, protestez, argumentez, parlez-en autour de vous, proposez l'alternative de Deming !